Les mots pour le dire (3) : limpide…
Je parlais du trad. On dit trad.
Mais il y a toute sorte de trad. Le trad de chez trad. Le trad renouvelé. Le trad jazz, le trad rock, et même l'électrotrad. Il nous manque encore le trad rap, et pourquoi pas le tradmetal, le symphotrad, le romanticotrad.
Le trad attardé, et le trad de demain. Il y a même une assoc très productive qui s'appelle comme ça : Musiques Traditionnelles de Demain. Remarquez le pluriel...prudent.
Il y a donc le trad. Ca veut tout dire et ça ne veut rien dire. Folk ou trad, il y a des musiques simplettes, des musiques travaillées, des musiques très travaillées, élaborées, et d'autres simples, très simples, mais belles peut-être de cette simplicité. Il y en a même de chargées, lourdes, envahissantes. Il y a des standards, des créations. Il y a ceux qui vous envoient, façon Caterpillar, huit fois le même arrangement, éventuellement très bon, et ceux qui vous font huit arrangements différents. Ceux qui travaillent les mélodies, ceux qui chargent les harmonies. Et j'en passe.
Il y a des musiques éclatantes, des foisonnantes, des brouillonnes, des qui déménagent, des qui réveilleraient les morts, des somptueuses, et j'en passe encore. Une tendance : enrichir, toujours enrichir. Plus de timbres, plus d'instruments, plus de gros son, plus de percu, plus de nappes. Plus d'impros qui suspendent le fil du morceau pour laisser déferler la créativité du soliste.
Avez-vous remarqué un changement ? La tendance, par ici, s'est inversée à Lautenbach 2012, et cela s'est confirmé à Lautenbach 2013 : des lignes mélodiques plus claires, plus de timbres différents, plus de contrastes. Et on apprécie plus la richesse, et on apprécie plus les timbre.
C'est le retour de la musique limpide. Pas plus douce, ni plus tranquille, ni moins créative, pas plus trad de chez trad, ni moins non plus d'ailleurs.
Cheveux Gris