Danse « thérapeutique », «danse» maladive.

DancingmaniaLes rapports entre danse et guérison sont un vaste domaine, dont la tarentelle, danse italienne présumée anti-venin de tarentule (une araignée un peu mythique, qui danserait sur ses 8 pattes et à la morsure léthargique), est connue et déjà évoquée dans AccroFolk. En Alsace ce thème a une histoire particulière également, du côté de la « Danse de Saint-Guy -ou danse de Saint-Vit», une manie dansante.

La manie dansante, ou épidémie de danse de Saint-Guy, est un phénomène d'hystérie collective principalement observé en Allemagne et en Alsace entre le XIVe et le XVIIIe siècle. Il s'agit d'un groupe de personnes se mettant subitement à danser de façon incontrôlable et étrange. Ce mal affectait des hommes, des femmes ou des enfants, ceux-ci se mettaient à danser jusqu'à s'écrouler de fatigue et continuaient à se tortiller même à terre.
Deux sources d'information vous sont proposées.

• Une version mystico-googlesque, mais pas infondée :
Plusieurs manifestations importantes de ce phénomène ont été répertoriées au cours des siècles, notamment le 15 juin 1237 à Erfurt, le 24 juin 1374 aux Pays-Bas et/ou à Aix-la-Chapelle, en 1417 et 1418 en Alsace, et en 1518 à Strasbourg, où elle aurait concerné les femmes. D'autres cas furent répertoriés à travers toute l'Europe comme à Cologne, ou à Metz. Selon la tradition, cette épidémie, attribuée alors à l'influence du diable, serait apparue dès le Ve siècle « dans les couvents et chez les ermites ».
Le poète alsacien Stoeber mentionne à ce sujet des rimes issues de la Chronique de Strasbourg :
« Une étrange maladie en ce temps / A envahi le peuple / Beaucoup de gens, par folie / Se sont mis à danser / Tout le jour et la nuit / Sans repos / Jusqu'à en tomber évanouis / Plusieurs en sont morts. »
La chapelle de Saint-Guy à (67) Saverne était un lieu de pèlerinage pour les malades atteints de cette affection. Un lieu toujours bien fréquenté.
Le terme de « danse de Saint-Guy » était passé dans le langage courant sous forme d'imprécations, et on disait par exemple « La danse de Saint-Guy te prenne le ventre et le nombril !».
Paracelse nomma cette maladie « chorée » et refusa de mêler ces manifestations à Saint-Guy ou de dresser tout autre lien religieux.

• Une version scientifique googlicienne, passionnante, très documentée et validée, à consulter sur:
cehm.toulouse.free.fr/fichier/T401.doc

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