Repères passés et pistes du futur

Repères passés et pistes du futur

Rétroviseur solex ® pour regard sur les années 60-80«Réminiscences et traçabilité» tel était le titre d'origine de cette chronique. Un peu compliqué. Le titreur a veillé et fait plus simple. Lisibilité, sobriété.
Un peu de rétroviseur, cette fois-ci, pour éclairer le présent et espérer en l'avenir radieux de nos activités, en cette période de vœux optimistes.

Flûtes. Une fête, soirée des années 70 finissantes, dans un appartement de ZUP. Une prof de flûte baroque joue des branles de la Renaissance. Des danseuses débutantes s'y engagent, ondulant entre les meubles du petit espace disponible. Pas évidents à coordonner, ces gestes singuliers d'une apparente simplicité. Gilles Poutoux, un musicien (diatoniste) «pro», disait récemment, en entretien, que «jouer, c'est toujours une épreuve». Danser en fait, l'est-ce aussi? Oui, sans doute et pas seulement quand on débute. En danse, on éprouve toujours quantités de choses, non ? Mais qui n'essaie rien, n'a rien.

Militants, guerre en Dentelles. Epique époque des seventies, «Le Folk de la Rue des Dentelles», véritable Agence musicale Tous Risques pour les grandes causes, était un groupe très présent dans l'Est. Très opposant sur le chantier de construction nucléaire de Fessenheim, il intervient une autre fois à Mulhouse-Centre, y menant un de ces «bals spontanés dans la rue» que le groupe affectionnait. Il s'agissait là de soutenir un objecteur de conscience du lieu condamné à de la prison pour insoumission à l'armée (service obligatoire à l'époque, je m'adresse aussi aux plus jeunes). C'était encore pour un temps la période du folk très militant, particulièrement «post soixante-huitard», disait-on alors. Bien de l'eau a depuis coulé sous les ponts.

Danse rétroUn stage, des branles, la scottish. J'ai en ces temps-là vraiment eu envie de persévérer côté danse en constatant que je savais à peu près danser la scottish de base, après 15 minutes d'explications en stage, quelques temps auparavant, avec ce groupe pédagogue et engagé. Cinq participant(e)s au moins à ce stage des Dentelles -en Moselle- sont encore très présent(e)s et en activité sur la scène folk aujourd'hui, en musique et en danse. Le temps ne fait rien à l'affaire, le virus persiste.


Modes et modalités
. Tiens, trois décennies plus tard, des «bals sauvages» ont fleuri à Strasbourg, dans la rue et dans des salles, très bien mis en place, sur les bases d'un discours joyeux et de financements à caractère plus libertaire que commercial. Par exemple, prix d'entrée libre, «appel de dons» aux participants à la mi-bal si le seuil de couverture des frais n'est pas atteint. Leur communication virtuelle est très aboutie et manifestement, cela marche. «Pourvou que ça doure», chantait, pieds nus, Sandie Shaw, une pré-Jane Birkin des sixties.

Jouez flûtes, hautbois, bourdons, résonnez musettes. Dans un réseau de fonctionnement actuel, une autre prof de flûte de conservatoire a fait ses débuts en bal à la cornemuse et joué impeccablement la «Bourrée des dindes», notamment, à la satisfaction générale, «après seulement deux mois d'apprentissage» sourit son initiateur. Tous les chemins de la musique peuvent mener à la danse.

L'âne, le bœuf, le coq. Vos anecdotes et observations, vos coq-à-l'âne, bœufs musicaux, à la mode ou pas, vos questions, objections, récits et illustrations, domestiques ou plus sauvages sont toujours les bienvenus dans AccroFolk, voir la rubrique «contact».
Bonne année, avec flûtes et double-scottishs, sans modération.

Amato
(A suivre...)