Triviales techniques et tactiques
A la longue, des situations banales de bal trouvent chez chacun des réponses et solutions qui lui sont propres et qui s’installent comme des habitudes. Amato assume les siennes avec le bon sens sans prétention qui lui appartient. Parfois, c’est même assez concluant. Et vous, comment faites-vous face ?
• Retirer mon bracelet-montre avant le tout premier swing du cercle circassien, quand la dame va vers le centre puis moi aussi. Comme je le porte à droite (habitude prise à cause de la sangle d’accordéon, mon instrument, au poignet gauche) et cela pourrait nuire à mes partenaires.
• Relacer un soulier pendant la descente des couples lors de la galopede (passage plutôt rapide).
• Changer de chemise aux toilettes en faisant l’impasse pour une danse qui ne fait pas mon bonheur.
• Variante : sur un créneau de danses qui m’indiffèrent, aller au parking écouter à l’ancienne (d’avant les mobiles) les résultats de foot du samedi soir sur mon autoradio.
• Anticiper les prochaines danses ou du moins celles de démarrage du groupe qui s’installe. Questionner le plus rapidement accordé des musiciens : l’accordéoniste ou le percussionniste. Ce dernier étant plus rarement au courant.
• Interrompre une conversation (trop riche) pour ne pas louper une danse. C’est assez délicat quand on vise une autre partenaire que l’interlocutrice prolixe du moment.
• M’infiltrer dans la danse en chaîne à bon escient, sans perturber les couples qui se sont choisis pour cette danse.
• Tenter de faire resserrer un cercle qui a pris trop d’espace et vous éloigne des partenaires, vous étire des bras peu extensibles et pas standards. Il faut en général faire un grand pas volontariste vers l’avant, sur un ou deux passages en expliquant la manœuvre à la volée aux voisines sans avoir l’air de commander ni de re-chorégraphier.
• Amadouer les musiciens afin d’obtenir encore avant mon départ et bien avant les « bis » la danse indispensable mais non programmée jusque-là, pour que je rentre chez moi satisfait.
• Penser à me laver les mains après une crêpe-Nutella/chantilly ou une Zwatschkawaya (la tarte aux quetsches parfois dégoulinante du sud-Alsace) avant de repartir dans l’urgence vers une impérieuse mazurka ou une irrésistible chapelloise.
• Saisir au vol le peu perceptible message ou subtil flottement musical annonciateur de la fin d’un morceau, pour ponctuer avec inspiration et souplesse le moment passé avec ma cavalière.
Amato