Mixer

Le terme « Mixer », d’origine anglo-saxonne, désigne une catégorie de danses collectives dont le but est de favoriser le brassage des participants. La règle d’or du mixer est simple : à chaque répétition du cycle de la danse, les danseurs changent de partenaire. Ce principe en fait un véritable « brise-glace », permettant de danser avec un grand nombre de personnes en peu de temps. Le mixer est parfaitement adapté pour intégrer les débutants, dynamiser la soirée et renforcer la convivialité du bal.

La plupart des mixers se font en pas de marche, ce qui les rend accessibles à tous. La danse se compose d'un enchainement de différentes figures simples (swing, moulin, dos-à-dos,.. voir ci-dessous) qui peuvent être annoncées par un musicien ou maitre à danser. Les mixers peuvent donc être un outil précieux pour les animateurs, qui peuvent enseigner ces figures de base de façon ludique et collective.

Origine et évolution

Les mixers trouvent leurs origines dans les Playford anglais, les contredanses américaines et les régions québécoises. Ce sont des danses récentes qui datent de la fin du XIX siècle.

En France, le mouvement revivaliste a parfois figé certaines formes, comme la chapelloise, mais la tradition du mixer demeure vivante, chaque année, de nouveaux mixers sont créés par des chorégraphes et musiciens contemporains, notamment dans les mouvements comme ADP (L'Atelier de la Danse Populaire). En Alsace, Danyèle Besserer a créé de nombreux mixers qui sont dansés lors des bals d'Au Gré des Vents et repris par d'autres groupes. Vous pouvez consulter des vidéos de sept d'entre eux sur le site de Carnet de bal.

Certains mixers modernes se complexifient, avec des changements de partenaires multiples au sein d’une même phrase musicale, ce qui apporte dynamisme et bonne humeur à la danse. 

Extrait

La jigantelle par Au Gré des Vents

Les formes de mixers

Si le principe du changement de partenaire est constant, les formes de mixers varient selon la disposition des danseurs et le déroulement de la danse. Mais, ils ont tous en commun la forme circulaire que forme les danseurs et danseuses. 

  • Le Grand Cercle (Big Circle) : tous les couples forment une seule ronde, face au centre. C’est la forme la plus courante, illustrée par le Cercle Circassien. Les danseurs et danseuses peuvent former plusieurs cercles concentriques.
  • Le Cortège (Big Set) : les couples évoluent sur un cercle et se déplacent dans le sens de la danse. La Chapelloise en est un exemple typique.
  • Le Cercle Sicilien : les couples sont disposés face à face par deux, et chaque cycle permet de danser avec le couple opposé avant de progresser vers le suivant.
  • Le Trio : cette formation regroupe trois personnes (souvent un danseur entre deux danseuses, ou l’inverse) qui évoluent ensemble avant de se séparer, comme dans le Trio Mixer.

Les Incontournables

Certains mixers sont devenus des standards de presque tous les bals folk :

  • Cercle Circassien, d’origine anglaise, c’est le roi des mixers. On y retrouve les figures classiques : avance-recule, swing et promenade.
  • Chapelloise, elle se danse en cortège avec un changement de partenaire par le passage sous le bras (« pastourelle »).
  • Lucky Seven, mixer anglais dynamique basé sur une grande chaîne anglaise (« grand right and left ») au cours duquel on donne la main à sept danseuses ou danseurs avant de trouver son nouveau partenaire.
  • Soleil d’Alsace, mixer local, chorégraphié par Danyèle Besserer qui illustre la richesse des créations régionales et revivalistes.

Soleil d’Alsace

Les figures

Voici les figures les plus courantes. Mais, il en existe bien d'autres. 

Les figures de contact

Ronde
Les danseurs et danseuses se donnent la main pour faire un tour complet et revenir à leur place de départ.

Moulin
Plusieurs danseurs, souvent quatre, joignent leurs mains (droites ou gauche selon indication) en un moulin et tournent jusqu'à revenir à leur place de départ. Pour un moulin dynamique, on saisit le poignet du danseur qui précède. 

Swing
Le couple se tient en position de valse et tourne rapidement sur lui-même. En général, on le fait en pas de pivot sur le pied droit à chaque temps de la mesure. Dans un mixer, ce swing permet souvent de marquer la fin d'un cycle avec son partenaire.

Tour main droite ou main gauche
Les partenaires se saisissent par la main indiquée et effectuent un demi-tour ou un tour complet l'un autour de l'autre avant de se lâcher. Sur le même principe, il existe également le tour à deux mains. 

Chaîne anglaise
Cavalier et cavalière* sont face à face sur le cercle. Chacun donne la main droite à son partenaire et le dépasse, puis on donne la main gauche à la personne suivante et ainsi de suite. Ainsi, les cavalières se déplacent sur le cercle dans le sens horraire et les cavaliers (forcément) dans le sens inverse. C'est la figure de "brassage" par excellence pour changer de partenaire.

Les figures sans contact

Dos-à-dos
Les deux partenaires s'avancent l'un vers l'autre, se croisent par l'épaule droite, puis se décalent légèrement sur leur droite sans se retourner et reculent pour revenir à leur place initiale.

Gipsy
Similaire au tour de main, mais sans contact physique, les danseurs tournent l'un autour de l'autre en se regardant droit dans les yeux.

Avance-recule
Une ligne ou un cercle de danseurs avance vers le centre (ou vers une autre ligne) sur quatre pas, puis recule sur quatre pas. C'est souvent utilisé dans le Cercle Circassien.

 

Les figures de progression

Pour avancer sur le cercle

Promenade
Le couple marche, souvent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre autour du cercle. La position des mains peut différer selon les mixers. 

Cast
Exécuté de manière individuelle, le danseur tourne autour de l'une de ses épaules pour progresser d'une ou plusieurs places sur le cercle.

Pont
Un couple lève les bras pour former une arche sous laquelle les autres danseurs passent pour progresser dans la danse. 

* Qui est cavalier, qui est cavalière, voir ici.

Texte inspiré par les travaux d’Yves Guilcher (« La danse traditionnelle en France »), le livre des Mixers, édité par l'ADP (voir ici) et la pratique des bals folks actuels.