Danse de couple à trois temps aux accents souvent syncopés. Courante en bal folk, elle est très appréciée des habitués. Le pas bien solidement installé en bal folk est la manière "gasconne".
La mazurka prend ses racines en Pologne, et plus précisément en Mazovie, où elle est attestée dès le XVIe siècle comme danse populaire. Elle finit par devenir l’une des danses nationales polonaises. C’est au début des années 1830 que la mazurka franchit les frontières de la Pologne pour gagner l’Europe occidentale, notamment Paris, portée par l’arrivée de nombreux émigrés polonais. Le compositeur Frédéric Chopin joue alors un rôle déterminant dans la diffusion de la mazurka , grâce à ses œuvres pour piano qui séduisent les salons européens. Contrairement à la Valse, plus fluide et tournoyante, la mazurka telle qu’elle est dansée dans les salons se caractérise par un tempo vif, un rythme marqué et une accentuation syncopée.
Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, la mazurka se propage dans les campagnes françaises, connaissant un immense succès populaire. Elle s'adapte aux terroirs, ainsi, de nombreuses variations régionales voient le jour, mais toutes conservent l’énergie et le sursaut au cœur de la danse. Vers la fin du XIXe siècle, la mazurka rejoint également le répertoire du bal musette. Adoptée par le mouvement de renaissance des danses traditionnelles, elle prend une place de choix dans le bal folk, où elle poursuit son évolution.
Entre 1970 et 2000, une variante bien particulière de la mazurka s’est développée autour de Samatan, en Gascogne (commune du Gers de 2000 habitants en Gascogne). Cette forme, beaucoup plus coulée, glissée et intériorisée, privilégie la sensation de bercement du couple et réduit l’importance du saut. Rapidement, cette « mazurka de Samatan » devient la référence dans les stages et festivals de danses traditionnelles en France et en Europe. Elle inspire de nouvelles variantes de pas, des interprétations musicales renouvelées et de nombreuses figures, donnant un souffle nouveau à la danse.
Le pas de base de la mazurka, tel qu’il est pratiqué en bal folk, se déroule en douze temps (correspondant à quatre mesures à trois temps), permettant au couple d’effectuer un tour complet tout en avançant. Les partenaires, en position de couple fermée, exécutent les mêmes pas en miroir, c’est-à-dire sur des pieds opposés. La maîtrise de ce pas nécessite souvent un apprentissage structuré, afin d’acquérir équilibre et continuité du mouvement.
Il y a un sursaut, sur le temps 3 : pied gauche levé pour le garçon. Cela donne :
[ __ 1 __- __ 2 _ - lève ] [ __ 1 _ - __ 2 _ - __ 3 __ ]
[ gauche - droite - lève ] [ gauche - droite - gauche ]
Six temps suivants, le couple tourne un tour un quart dans l’autre sens, pour se retrouver dans la position de départ, en plaçant le pied levé sur le temps 9.
[ __ 1 __- __ 2 _- lève ] [ __ 1 _ - __ 2 _ - _ 3 __ ]
[ droite - gauche - lève ] [ droite - gauche - droite ]
Sources :
- Dictionnaire thématique des musiques du monde, Etienne Bours, éditions Fayard, 2002, ISBN : 2-213-61415-6.
- Trad Mag n°101, mai-juin 2005
- Les Métamorphoses de la mazurka, 24 pages consacrées à la mazurka, d'Éric Thézé
La petite salopette, par Grands-Mères et Soufflets
Sur le toit, par Sylvain Piron
