1. En route pour les bals folks
Amato s’exprime sur ses choix de bals, sur ses routes et routines folks, sur des danseuses qu’il y côtoie. Audacieux (téméraire?), il amorce de sobres et allusives mentions de telle et telle cavalière. Celles-ci seront-elles discernables ? Une sorte de quiz de l’été-automne (n.b. : spécial 68 Haut-Rhin).
Où vais-je ?
Constat : je me déplace pour des bals folks et festou noz jusqu’à 70 km autour de mon domicile à la belle saison, 45 km seulement en hiver mais par temps sec, avec quelques raisonnables ou plus irrationnelles voire ardentes exceptions toutefois. J'ai renoncé depuis longtemps aux trajets «moyens» à vélo, car cela fait loin surtout au retour, les jambes lourdes, sauf un, tout près de chez moi, à 1.2 km. Et vive le covoiturage, parfois possible aussi. Bon an, mal an, une quinzaine de bals au compteur.
Ma ligne de conduite en distance et en horaires est constante : «ne pas trépasser pour la scottish de trop». Elle se veut protectrice d’une sécurité menacée par des retours de bal somnolents, bien après qu’aient sonné les matines. Je suis donc auto-discipliné. Côté prévention encore, ma sobriété est favorisée par les styles de vie et autres moeurs folks, les buvettes et l'ambiance du trad' alsacien (le milieu que je connais le mieux) invitant très peu aux mélanges tels que la mazurka-vodka, la polka-palinka, la carmagnole-gniole, la tarentelle-hydromel, le loudéac-armagnac, les rigodons-Saint-Emilion, les valses-musette-anisette, la maraîchine-tchin-tchin, la chapelloise-cervoise, la suite plinn-bénédictine, le sirtaki-raki, le fandango-ouzo, la redowa-tequila, le rondeau-cointreau, la monaco*-monaco* la scottish-Glenfiddich (oui, il y a là bien des erreurs de terroirs, mais en folk, les imprécisions sont courantes, et même tolérées), ou la bourrée-bourré, je m'arrête ici, pas de risque donc sur ce plan-là.
* C’est à la fois une contredanse et un mélange de bière/grenadine/limonade
Qui y vois-je ?
«Mes» bals sont donc un petit monde que je peux détailler avec attention(s). J’y évolue dans un entourage de cavalières sinon fréquentes, du moins assez régulièrement présentes pour être reconnues et caractérisées. Il y a certes, dans d’autres sphères et d’autres réseaux du "reste du monde", les autres danseuses, c’est à dire les extra-régionales ou les supra-nationales, un peu routardes mondialisées. Certaines «locales» en font aussi saisonnièrement partie, ainsi fréquentent-elles les grands rassemblements printemps-été.
Mais les inconnues, indépendamment de leurs talents et qualités, sont des partenaires dont je ne me souviens guère : contacts volatils, trop dans l'instant, forcément sans suite, sans empreinte en moi. L’éphémère m’indiffère : l’exotisme et l’attrait du lointain ne me remuent que peu.
Ce que j’en dis ?
Chaque partenaire quasi next door a par contre, dans cette proximité géographique que je privilégie, son originalité personnelle, un caractère observé, vécu, confirmé, fluctuant ou évoluant au fil des ans. Je vais y faire un peu allusion en ne mentionnant (sans les nommer) que celles dont je connais ou retiens le prénom. Ceci suppose donc que j'en aie un jour eu connaissance. Les codes de nos bals ne l'exigent pas.
Si jamais elles se reconnaissent dans ces lignes (en silhouettes et pointillés, à peine en profil), mais s’estiment lourdement caricaturées, gare à moi : les danseuses ont souvent un pas ailé d'aérienne fée Clochette, mais aussi une mémoire d’éléphant(e) susceptible et un sens redoutable des détails qui tuent. Leurs réactions pourraient être à charge et cinglantes comme un retour de boomerang à bout portant. J’imagine que certaines partenaires pourraient après lecture me boycotter, me disgracier et donc me gommer sans appel de leur carnet de bal, quel déchirement pour moi. D'ici à ce que je fasse tapisserie en danses de couple et ne puisse plus danser la «Cochinchine» qu’en solo, pas trop d’inquiétude quand même, d’autant que je ne dis d'elles quasiment que du bien, du positif, à hauteur de leurs réels mérites.
De là à ce que l’une où l’autre, dans le cas bénéfique souhaité, me fasse parvenir des fleurs en reconnaissance, c’est quand même assez peu probable (d’autant moins qu’elles me lisent rarement, semble-t-il).
Qui me lit encore ?
Après cette intro-fleuve, so blog et digne du musicalement prolixe Pink Floyd au sommet de sa forme musicale, voici à titre d’essai une première vaguelette de révérences à des danseuses remarquables. A chacune est attribué d'entrée un qualificatif et sont associées pour conclure deux à trois allusions façon «portrait chinois», tirées du répertoire, de figures de danse qui leur vont bien ou de noms de groupes musicaux évoquant des images, impressions et souvenirs à leur crédit.
- Prochainement sur cet écran -
Confidanses en ligne : quelques danseuses du 68
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Qui est qui ?
[Il n’y aura pas de réponses écrites à ce petit jeu. Le bal doit garder ses mystères et ses petits secrets (y compris ceux de Polichinelle)].
• l’experte, qui sait tout danser, tout expliquer, tout mener, en souplesse et avec simplicité. Un repère visuel fort et fiable quand je ne sais plus sur quel pied danser et une glisse d’aile volante qui allège le mouvement en couple, comme une simple évidence : «Carnaval de Lantz», «Branles coupés», «Bal à la voix».
• la brillante, une aisance gracieuse et enjouée dans les gestes les plus délicats comme les plus dynamiques, du brio et de l’assurance tous risques en toutes danses. Des looks à l’avenant. Un insaisissable tourbillon aux pas millimétrés : «Gipsy», «Pastourelle», «Les yeux noirs».
Puis à venir dans quelques semaines : «l'athlétique», «l'intériorisée rayonnante», «la mono de kolo», «la sensuelle», «la gentille débutante» et quelques autres encore.
Amato